mardi 18 septembre 2007

Halte au harcélement alimentaire de nos enfants

Je viens de recevoir un mail d'un collègue invitant à aller sur le site obesiPub.org, partenaire de l'UFC Que Choisir (en tout cas c'est ce qu'ils disent). J'avoue que je ne sais pas trop quoi en penser.
Ce site vous permet d'écrire à vos parlementaires en 1 clic pour leur parler du problème d'obésité croissant dans notre société, de la publicité sur les produits qui contiennent trop de sel ou de sucre et les inciter à réagir contre cela. Vous saisissez simplement vos nom, prénom, adresse mail et adresse postale et le mail part à votre place, avec en destinataires les députés de votre circonscription, les députés européens de votre région et les sénateurs de votre département. Par défaut, ils sont tous sélectionnés. Le contenu du mail est le suivant :

Madame, Monsieur,

Alors que l’obésité, avec un taux de croissance annuelle de 5,7%, est en passe de devenir le fléau sanitaire du XXIème siècle et que de très nombreuses études soulignent le rôle de la publicité télévisée dans la formation des comportements alimentaires défavorables des plus jeunes, permettez-moi de vous demander, à l’appui de la récente étude de l’UFC-Que Choisir, de bien vouloir agir en vue de l’encadrement des publicités à destination des enfants.

En effet, l’enquête annuelle de l’UFC-Que Choisir sur le contenu des spots publicitaires, diffusés lors des programmes pour enfants, est accablante. Parmi les 1039 publicités analysées, 87 % des spots pour les produits alimentaires (89% l’an dernier) portent sur des produits particulièrement sucrés ou gras: yaourts, crèmes desserts et céréales (dans leurs versions les plus sucrées), glaces, confiseries, gâteaux, etc. en contradiction complète avec les recommandations du Programme National de Nutrition Santé (PNNS) !

Restée sourde à l’appel des autorités sanitaires, des parents d’élèves et des associations de consommateurs, certaines entreprises font aujourd’hui subir aux enfants qui regardent la télévision en rentrant de l’école, souvent sans contrôle parental, un véritable harcèlement alimentaire. Le gavage de produits déséquilibrés dans les publicités télévisées n’est en outre aucunement compensé par les messages sanitaires apposés sur celles-ci depuis l’application de loi de santé publique de 2004… En effet, la plupart des jeunes téléspectateurs n’étant pas en âge de lire, ces messages n’ont aucune utilité pour le jeune public… Pour les plus éveillés, y compris pour ceux qui ont de bonnes capacités de lecture, ces messages, compte tenu de leur formulation très générale, de l’accoutumance au bandeau, de la petitesse des caractères ou de la vitesse de défilement, ne sont pas perçus comme une alerte.

Si je comprends que la publicité soit indispensable au commerce, je ne peux en revanche admettre que celle-ci intervienne au détriment de l’intérêt supérieur qu’est la bonne santé des générations futures.

Au vu de ces éléments, vous serais-je reconnaissant d’agir en vue d’encadrer les publicités à destination des enfants, en y interdisant celles qui portent sur des produits particulièrement déséquilibrés.

Vous remerciant de l’intérêt que vous voudrez bien accorder à ma démarche, je vous prie de croire, Madame, Monsieur, à l’assurance de ma parfaite considération.
C'est vrai que c'est un problème grave mais je ne sais pas trop si le fait de "spammer" ces messieurs-dames est vraiment une bonne solution. En tout cas, je ne suis pas allé au bout, je n'ai pas envoyé le mail. A la limite, j'aurai préférer une pétition comme il y en a beaucoup. Vous en pensez quoi ?

7 commentaires:

Akewea a dit…

Je suis plutôt d'accord avec toi : "spammer" ces élus ne me parait pas être une solution convenable. Je trouve plus judicieux de dépenser cette énergie à informer les gens sur les risques qu'ils encourent. Après tout, c'est de leur vie et de leur santé dont il s'agit...

Akewea a dit…

A ce propos, il y avait aux infos, la semaine dernière, à l'annonce d'une d'éventuelle taxe pour ces produits "gras", la représentante d'une association de personnes "un peu enveloppées" (j'ai oublié le nom de cette assoc') qui parlait presque de "racisme" à leur égard !

Son propos était complètement disproportionné et m'a fait sourire... Mais dans le fond, j'ai du mal à soutenir ce genre d'initiative.

Anonyme a dit…

Ce billet et les deux commentaires me posent plusieurs questions :
- la démocratie représentative actuelle fonctionne à la pression de "l'opinion" (notion assez floue et difficilement mesurable). Ce que je veux dire par là c'est que nos représentants élus connaissent les problèmes et ne les traitent bien souvent que quand cette opinion les y poussent. D'où le problème des informations, de leurs relais et des mesures (sondage) d'opinion pour les faire réagir. C'est là qu'entre en jeu les lobbys (industriels ou associatif). Est-ce comme ça que doit fonctionner une démocratie ?
- la démocratie participative souvent évoquée permettrait-elle de faire mieux ?
- faut-il faire des lois pour tout ? Doit-on laisser les gens se tuer à partir du moment ou l'information est relayée ? Mais qu'elle est le rôle de la publicité dans ce cas ? Peut on faire de la publicité pour tout ?
- quels sont les meilleurs moyens d'interpeller nos élus ? Courrier sans réponse ? Spam jeté à la poubelle ? Pétition difficile à rendre visible et non contestable ?

Il me semble qu'il n'y ai aucune solution en l'état actuel des sources et relais d'informations, de système représentatif, de l'implication des gens dans les rares décisions participative, ...

Profondément anarchiste (mais pas nihiliste), je ne crois à aucune de ces solutions mais en vu l'état d'esprit de l'opinion et de ceux qui l'a font je n'ose pousser mon utopie libertaire trop loin... du coup y a pas plus légaliste que moi...

Kok a dit…

J'avais pas poussé aussi loin ma réflexion mais c'est effectivement très intéressant comme remarque. C'est vrai qu'on se rend compte qu'à part aux élections (et encore on ne s'intéresse qu'aux 2-3 "grands" partis), il n'est pas vraiment facile de se faire entendre.
En plus, lors des élections, on parle de plein de choses à la fois dans la globalité et on ne peut pas appuyer sur certains points en particulier.
Pas évident de se faire entendre ...
PS : euh qu'est-ce-que tu veux dire par "légaliste" ?

Anonyme a dit…

Bin en fait c'est peut-être un mot inventé mais qui veut dire que je suis assez rigide par rapport aux lois.
Comme mon utopie d'anarchiste ne me semble pas possible à mettre en place en l'état actuel des "prises de consciences" et bien je suis dans le respect des règles établies. Le comble pour un anarchiste mais je m'explique par ce que j'entends respect des règles.
Soit une loi votée par nos représentant dans le cadre de nos règles (notre constitution en fait), et bien j'ai deux façons de réagir :
- respecter cette loi
- la combattre au grand jour par des actions de désobéissance civile (faucher un champ d'OGM par exemple) en assumant les conséquences légales de ces actes mais en faisant pression par ces actes (souvent collectif) pour que la loi change.
En gros je remet en cause la loi mais pas son application tant qu'elle n'a pas été en suivant les règles constitutionnelles.

C'est à mon sens pour le moment le meilleur moyen d'agir tout en gardant une organisation de la société la moins mauvaise possible.

Je suis pas sûr d'être très clair...

Kok a dit…

J'aurai pu chercher avant de demander ;)
Effectivement, MediaDico dit :
> légaliste
(adjectif et nom commun)
Qui a rapport au légalisme (respect strict de la loi).
Qui se comporte selon les principes du légalisme.

Donc c'est tout à fait ça et ton explication est claire. Ca illustre encore le peu de moyen de pression qu'on a puisqu'on doit se mettre "hors la loi" pour en contester une autre.

Anonyme a dit…

Tiens un lien à propos de la désobéissance civile.

http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article1262