(Merci Coluche pour cette phrase-question que j'adore)
Je parle des majors et de l'industrie du disque, mais aussi de la justice.
Aux Etats-Unis, une femme du Minnesota de 30 ans vient de se voir infliger une condamnation à payer 222.000$ de dommages et intérêts pour enfreinte aux copyrights (droits d'auteur) sur 24 chansons (retenues parmi 1700), soit 9.250$ par chanson !!!
L'industrie du disque a voulu faire un exemple de cette femme qui a refusé de régler ce litige à l'amiable comme beaucoup d'autres. Espérons que cette peine sera réduite en appel car cela créera un précédent pour la justice.
Mais au-delà de cet aspect juridique pour le futur, je n'arrive pas à comprendre comment un juge ou un jury peut en arriver à condamner une personne à galérer toute sa vie (elle n'a que 30 ans) pour rembourser une telle somme, tout ça pour avoir partagé 24 chansons sur Kazaa ! On ne parle pas de quelqu'un qui a détourné des millions de $, mais de quelqu'un qui a téléchargé 24 chansons et qui les a partagé peut-être même sans le savoir car les logiciels de P2P (Peer To Peer) ont en général des répertoires partagés par défaut. [1]
Cette peine complètement disproportionnée a vraiment pour but de faire un exemple pour empêcher ou ralentir la chute des prix de la musique. Mais quand les majors - qui sont à priori des gens intelligents sinon ils n'auraient pas réussi - comprendront que cette forme de vente est vouée à la disparition. Je pense sincèrement que la première maison de disque qui trouvera l'idée pour un nouveau modèle économique de vente en ligne où tout le monde y trouve son compte, sortira gagnante.
Mais n'est-ce pas déjà trop tard ? A force de s'entêter dans cette voie qu'ils ont choisi, ils ont peut-être déjà raté le coche. On voit des groupes ou des chanteurs qui commencent à distribuer eux-mêmes leur musique, comme Manu Chao ou plus récemment
Radiohead.
Et plus ils attendent, plus les gens prennent l'habitude d'obtenir gratuitement ce qu'ils veulent, moins ils sont prêt à payer pour l'avoir. Et il ne faut jamais oublier que c'est le marché, donc les consommateurs, qui a le dernier mot.
Dans le même ordre d'idée, l'offre de TF1 pour la saison 2 de Heroes est un début mais pourquoi ne sont-ils pas aller au bout de l'idée ? Ils proposent une offre de VOD (Video On Demand : Vidéo à la demande) pour télécharger les épisodes en VOST le lendemain de la diffusion aux Etats-Unis. C'est génial !!! Mais cela vous coûtera environ 3€ par épisode [2] (à l'origine il était prévu aussi des offres à 5€ pour 2 épisodes et 6€ pour 3 mais TF1 ne l'a pas fait ...), soit à peu près 70€ pour une saison complète de 24 épisodes. En comparaison, le DVD de la saison 1 coûte 50€ (avec une foule de bonus comme tout bon DVD).
Donc c'est pas mal dans l'idée, mais ça reste du foutage de gueule surtout que la qualité n'a quand même rien à voir avec un DVD et qu'on ne peut pas garder les épisodes (vous avez 1 mois pour regarder l'épisode et une fois que vous avez commencé, vous ne disposez que de 48h pour finir)
Malgré ça, l'offre de TF1 est apparemment un succès. Espérons que ça aille dans le bon sens, que le nombre de vidéos disponibles augmente et que les prix baissent. En attendant une licence globale ...
Sources :
[1] : Un conseil, ne partagez rien même si vous téléchargez car c'est le partage plus que le téléchargement qui est en général puni. Il faut aussi savoir qu'elle a pu être identifiée grâce (ou à cause) de son pseudo. Si vous téléchargez et/ou partagez des fichiers, sachez qu'il vaut mieux laisser le pseudo par défaut comme la majorité des gens. Il sera ainsi moins facile de vous identifier (mais pas impossible). Dans son cas, cette femme utilisait ce même pseudo un peu partout (mail, messagerie instantanée et autres comptes sur internet).
[2] : Je suis curieux de savoir le prix de revient d'un épisode diffusé "normalement" à la télé en prenant en compte la licence pour une saison, la pub (et on peut compter sur TF1 pour en user et abuser) et le nombre de téléspectateurs.